La Vie d'Ellen White par D.M. Canright

Chapitre 3 - Revendications faites de ses Ecrits


Autant Inspirés que la Bible

Encore et encore, les Adventistes du 7e Jour ont donné à Madame White la plus haute approbation possible. Le 7 février 1871, leur Conférence Générale passait la résolution suivante :

"Nous réaffirmons notre confiance constante dans les Témoignages de Soeur White à l'Eglise, comme l'enseignement de l'Esprit de Dieu" (SDA Year Book for 1914, p. 253).

Ils dirent encore :

"Notre position sur les Témoignages est semblable à la clé de voûte d'une arche : retirez-la, et rien logiquement n'empêcherait toutes les vérités spéciales du message de disparaitre . . . Rien n'est plus sûr que cela, que le message et les visions [de Mme White] constituent un ensemble, et tiennent ou s'effondrent ensemble"( Supplément Review and Herald, 14 août 1883).

"L'Esprit de Prophétie [Ecrits de Mme White] est partie fondamentale de ce message. . . Depuis l'apparition de ce message, cette dénomination a cru en  l'Esprit de Prophétie ; nous l'avons aussi largement préché que nous l'avons fait pour le Sabbat et autres proches vérités, et nous y croyons complètement . . . Pour nous il y va d'une énorme différence, soit que nous considérons celle de qui est apparu ce message comme ayant reçu le don prophétique, est prophète de Dieu, soit elle ne l'est pas" (Déclaration du Comité de la Conférence Générale, Mai 1906, pp. 10, 86).

Notez que cette église est bâtie sur Madame White et ses écrits ; ils comparent ces écrits à la clé de voûte d'une arche ; la structure toute entière s'écroule si cette pierre angulaire est mise de côté. Ainsi quasiment, l'Eglise Adventiste du 7e Jour s'effondrerait si les écrits de Madame White étaient mis de côté, et eux-mêmes le disent. De leur propre aveu, cette église n"est pas fondée sur Jésus-Christ et la Bible, mais sur Madame White et ses écrits. La règle protestante est : "La Bible et la Bible seule, comme règle de foi et de pratique." Les Adventistes du 7e Jour n'obéissent pas à cette règle, mais ajoutent à la Bible les écrits de Mme White, et les placent au-dessus de la Bible ; la clé de voûte de leur système tout entier, sans lesquels il tomberait. De là, selon leur propre déclaration : s'il ne restait que la Bible seule, sans ses écrits, leur église tomberait. Sur quoi alors est fondée leur église? Sur les écrits, visions, et songes de Madame White.

Maintenant lisez ceci de G.A. Irwin, qui fut longtemps président de leur Conférence Générale. En page 1 d'un traité intitulé "La Marque de la Bête", il dit :

"C'est à partir du point de vue de la lumière qui a été transmise [les écrits de Mme White] que la question pourra être considérée, croyant comme nous le faisons, que l'Esprit de Prophétie est le seul interprète infaillible des principes de la Bible, puisque c'est Christ qui par cet intermédiaire, donne la réelle signification à ses paroles".

Nous avons ici une femme pape, une papesse infaillible, soutenue comme telle par cette église. Ils revendiquent pour elle, exactement la même prérogative que l'Eglise Catholique revendique pour le Pape, à savoir qu'elle est la seule interprète infaillible de la Bible. Aucun pape de Rome n'a jamais réclamé davantage ; les Mormons ne revendiquent pas davantage pour Joseph Smith, ni les Scientistes vis à vis de Madame Eddy.

Ecoutez maintenant la prétention à l'inspiration et à l'infallibilité de Madame Eddy, exprimée dans la Christian Science Sentinel, du 4 nov.1916 :

"Saisir la réelle signification de la Science Chrétienne, avoir quelque conscience de son infinie portée, c'est réaliser son infaillibilité, rendue par une obéissance inconditionnelle, celui-la la percevra comme la révélation de Dieu, une inaltérable vérité. Croire en l'inspiration de la Bible, ainsi que les livres 'Science & Santé' et 'Clé pour les Ecritures' de Madame Eddy, sont un pas dans la bonne direction . . . Par ailleurs, on la reconnait comme la Révélatrice et fondatrice de la Science Chrétienne, comme la vérité, et seule possible Leader des Scientistes".

Voici deux femmes vivant l'une et l'autre à la même époque, enseignant exactement des théories religieuses contraires, prétendant l'une et l'autre être divinement inspirées, et se déclarant l'une et l'autre infaillibles et seules vraies guides. Laquelle devrions-nous croire ?

Rédacteurs et pasteurs de l'Eglise Adventiste mettent constamment en avant les "témoignages" de Madame White auprès de leurs gens, dans leurs sermons et journaux d'église. Ils la citent plus que la Bible, et avec la même autorité.

Leurs pasteurs sont enjoints d'étudier ses écrits avec la Bible. Toute interprétation qu'elle donne d'un texte, ou toute déclaration qu'elle fait sur un sujet, devient incontestable et ne souffre dispute. C'est que Dieu a dit, et il n'y a rien à redire.

Ainsi Uriah Smith, écrivant en 1868, avant que ne s'ouvrent ses yeux sur la réalité ; défendant ses visions, il dit :

"En rien nous n'occultons que les visions aient toujours enseigné du début à la fin, du premier au dernier" (The Visions of Mrs. E.G. White, p. 40).

En voici une autre dans la Review and Herald, du 5 oct. 1914 :

"Comme avec les anciens prophètes, la parole est donnée par le Saint-Esprit  par l'intermédiaire de son organe vocal. Les prophètes parlaient quand ils étaient animés par le Saint-Esprit".

Puis encore dans le même journal, le 26 août 1915, on trouve ceci :

"Pensez-vous qu'Il choisirait un porte-parole inférieur pour instruire l'église du reste? D'autre part, comme c'est la plus grande crise de tous les âges, nous devrions naturellement nous attendre à ce que le porte-parole que Dieu emploiera durant cette période, ne soit inférieur à aucun de ceux des temps passés"

Langage ne peut être plus fort. Madame White n'était inférieure à aucun des prophètes des temps passés. En conséquence, elle est l'égale de Moïse, Esaïe, Daniel, Paul, et Jean le Visionnaire. Cela il l'ont constamment enseigné.

Ses écrits tous Inspirés par le Saint-Esprit

Lisez maintenant ce que revendique Madame White pour ses écrits ; définissant sa position, elle dit :

"Dans les temps anciens, Dieu a parlé par la bouche des prophètes et des apôtres ; dans ces jours, Il leur parle par les Témoignages de son Esprit" (Testimonies, Vol. IV., p. 148; Vol. V., p. 661).

Ici elle se place elle-même au niveau des écrivains de la Bible, tant les prophètes que les apôtres. (voir Héb.1:1,2.) Quiconque rejette ou s'oppose à ses écrits est marqué au fer rouge, comme un rebelle luttant contre Dieu. Ainsi elle dit :

"Si vous affaiblissez la confiance du peuple de Dieu dans les Témoignages qu'Il leur a envoyé, vous êtes rebelles à Dieu comme le furent assurément Koré, Dathan et Abiram" ("Testimonies," Vol. V., p. 66).

Ici elle compare son autorité avec celle de Moïse. On verra que ses partisans n'ont soutenu revendication plus grande en sa faveur, qu'elle ne le fit elle-même.

Elle prétend que chaque ligne qu'elle écrit, même en lettre privée, est directement inspirée par Dieu - " les précieux rayons de lumière resplendissants du trône" (même livre, p. 67). Tiré de ses propres mots elle dit : "C'est Dieu, et non une errance mortelle, qui a été dite" (Testimonies, Vol. III., p. 257). Elle déclare sans cesse que ceux qui doutent ou s'opposent à elle, combattent Dieu et pèchent contre le Saint-Esprit. Ainsi : "combattent l'Esprit de Dieu, ceux . . . qui voudraient briser notre témoignage, (je le vis), ne combattent pas contre nous, mais contre Dieu" (p. 260).

Elle dit aussi :

"Quand je suis venu au Colorado, j'ai beaucoup écrit de pages à lire à votre camp-meeting … Dieu parlait à travers l'argile. Vous pouviez dire que cette communication était simplement une lettre, oui c'était une lettre, mais soufflée par l'Esprit de Dieu pour porter à vos esprits les choses qui m'ont été montrées. Dans ces lettres que j'ai écrites . . . je vous ai présenté ce que le Seigneur m'a presenté. Je n'écris pas un article dans le journal, qui soit purement et simplement l'expression de mes propres idées ; elles sont ce que Dieu m'a révélé en vision - les précieux rayons de lumière resplendissants du trône" (Testimonies, Vol. V., pp. 63-67).

Remarquez qu'elle prétend simplement être la porte-parole de Dieu. Ce ne sont pas ses mots, mais les mots de Dieu, de même façon que la Bible - Dieu parlait à travers l'argile. D'un bout à l'autre, dans tous ses écrits surtout conçus pour ses propres gens, on peut trouver des expressions de cette sorte. Cependant, dans ses livres preparés pour le grand public, toutes ces expressions sont soigneusement omises.

La bible de Madame White dix-huit fois plus volumineuse que la Bible de Dieu

Comme indiqué dans les annotations de "Life Sketches of Mrs. White," ses livres contiennent un total de 13 351 pages. Une Bible d'étude normale, imprimée en taille de caractère convenable, contient 771 pages. On conviendra donc que les livres inspirés de Mme White sont dix-huit fois plus volumineux que nos bibles.

Leurs pasteurs étudient tous ces livres de la même façon que la Bible de Dieu. Un éditorial dans le Lake Union Herald, du 22 déc. 1915, dit : "Nous devrions presser tous nos membres d'étudier les 'Témoignages' quotidiennement. Nos ouvriers en particulier, devraient les lire encore et encore."

Voici de prétendus écrits inspirés, dix-huit fois plus vastes que la Bible, à lire et relire encore et encore ! Faire cela pour une personne ordinaire, ne permettrait pas de lire autre chose. Peu sont ceux qui étudiant la Bible, la lisent de bout en bout en moins d'un an.


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