La Vie d'Ellen White par D.M. Canright

Chapitre 6 - Vues Erronées Concernant le Sanctuaire

Comme le sanctuaire joue un rôle si important dans toutes les visions de Madame White, et généralement dans la foi adventiste du 7^e Jour, je l’expliquerai brièvement, sans argument spécial.

Moïse ériga une construction appelée tabernacle ou sanctuaire, composé de deux pièces ; la première était appelée Lieu saint, la seconde Lieu très saint. Dans la première était la table des pains de proposition, le chandelier et l'autel des parfums ; dans la seconde était l'arche. Les deux pièces étaient séparées par "le voile." Au seuil de la première pièce se trouvait un rideau, à l'extérieur sur le parvis, se dressait l'autel des sacrifices.

Dans le parvis et le Lieu saint, les prêtres officiaient quotidiennement ; personne n’entrait dans le Lieu très saint excepté le grand prêtre une fois l’an, le dixième jour du septième mois, au "jour des expiations" (Lév. 23:37). Les services de ce jour étaient très importants pour tous, et sont amplement décrits en Lévitique 16. Ce jour, le souverain sacrificateur entrait avec le sang de l’offrande générale pour tout le peuple, et obtenait le pardon pour tout Israel. En aspergeant du sang devant et sur le propitiatoire de l’arche, sur l’autel des parfums, et sur l’autel des sacrifices, il était dit qu’il "purifiait" le sanctuaire de tous les péchés du peuple.

Tout ceci était préfiguratif et typologique, un objet de leçon annonçant Christ.

Du temps de Miller, les opinions selon lesquelles Christ entrerait en 1844, était basées sur ses calculs concernant la "purification du sanctuaire." Quand le temps fut passé et que Christ ne vint pas, lui et tous les leaders, et la masse des adventistes en général,  reconnurent bientôt que Miller s'était trompé dans le temps. Mais quelques-uns -Pasteur White, Ellen Harmon (plus tard Mme White), Pasteur Bates et quelques autres- persistèrent encore à ce que le jour en question ait été correct. Mais ils ne pouvaient expliquer le fiasco.

Environ deux ans plus tard, en 1846, un certain Crosier se mit à beaucoup étudier le sujet du sanctuaire, aussi fut-il soutenu par les adventistes du 7^e Jour. Son opinion fut pleinement acceptée par quelques adventistes de ce temps, et Ellen Harmon (Mme White) eut peu de temps après, une "vision" dans laquelle elle dit que le Seigneur lui avait montré que les vues de Crosier étaient correctes. Elle recommenda sa publication (voir "A Word to the Little Flock," pp. 11, 12). La théorie était que le sanctuaire terrestre était un type précisément de celui en haut dans ciel, et que ce sanctuaire dans le ciel était celui dont il est fait référence en Dan. 8:14, sur lequel étaient basés les calculs du temps de réveil de 1844 ; que Jesus en tant que notre Grand prêtre, officiait dans la première pièce, ou Lieu saint dans le ciel, depuis son ascension, jusqu’au 22 Octobre 1844, recevant là les péchés confessés des croyants, et que le 22 Octobre 1844, il acheva son ministère dans le Lieu Saint pour entrer dans le Lieu très saint, commençant là la "purification du sanctuaire" qu’ils disaient être aussi l’anti-type de l’expiation. Notez que dans cette théorie, l’Expiation ne devient effective que 1800 ans après que Jésus soit mort sur la Croix !

Dans la théorie de Crosier, il était soutenu que l'oeuvre réalisée en première pièce du sanctuaire terrestre, était pour le "pardon des péchés" seulement ; d'où qu'avec l'oeuvre accomplie dans la première partie du sanctuaire céleste achevée le 22 octobre 1844, prenait fin le pardon des péchés pour le monde entier ! L'épreuve des pécheurs finissait là ! Ainsi, après 1844 l'oeuvre d'expiation du Christ dans le Lieu très saint, était uniquement réservée aux saints !

Crosier déclare que l'objet de cet article sur le sanctuaire était de prouver que la mise à l'épreuve avait pris fin en 1844, et que Madame White y avait souscrit pour cette raison. (voir chapitre suivant)

Les adventistes ne connaissaient rien de cette théorie du sanctuaire jusqu'à environ deux ans après 1844. Mais quand la théorie de la Crosier fut adoptée, ils établirent un lien entre "la porte fermée" de la parabole des dix vierges, sur laquelle ils avaient prêché en 1844, avec ce qu'ils appelaient maintenant "la fermeture de la porte" de la première chambre du sanctuaire céleste, au moment où Jésus est entré dans la seconde pièce.

Ce n'est qu'en 1849, cinq ans après 1844, qu'ils inventèrent d'abord  la théorie de la "Porte ouverte" (voir chapitre suivant) Mais cette "porte ouverte" était réservée aux saints seulement, c'est à dire les anciens partisans de l'Avent. C'était la seconde étape dans la théorie de la Porte fermée.