Ellen G. White et l'Eglise Adventiste du Septième Jour: Visions, ou Crises Partielles-Complexes ?

Par le Docteur Delbert H. Hodder, et le Docteur Gregory Holmes

Commentaire Editorial: Ceci est un abrégé de ce qui fut présenté par le Dr. Hodder et le Dr. Holmes en 1981 au meeting de l' Académie Américaine de Neurologie qui s'est tenu à Toronto, Canada. Le Dr. Holmes, professeur au Harvard Medical School, neurologue nationalement reconnu, a publié de nombreux articles. En 1984 le White Estate proposa un panel de 9 professionnels de la santé de l'Université de Loma Linda, pour conduire une enquête sur les effets de l'épilepsie. Le panel conclua : "il n'y a pas de preuve convaincante qu'Ellen G. White souffrait de quelconque type d'épilepsie." Maintenant vous pouvez passer en revue les preuves, et décider par vous-même.


Gregory L. Holmes, D.M
Directeur de Division de Neurophysiologie et Epilepsie Clinique à l'Hopital pour Enfants de Boston. Le Docteur Holmes est aussi professeur de Neurologie à l'Ecole Médicale de Harvard. Il est diplômé supérieur en neurologie, pédiatrie, et en neurophysiologie clinique.

Delbert H. Hodder, D.M
Diplômé supérieur ; pédiatre ayant un intérêt spécial en neurologie pédiatrique. Le Dr. Hodder est diplômé de l' Université de Loma Linda.


Durant 1844, des milliers de gens sincères quittaient leur église, délaissaient tout lien matériel, et se joignaient au " Mouvement Millérite ", un mouvement qui prédisait la fin du monde, et la venue de Jésus-Christ le 22 Octobre 1844. Christ manifestement n'est pas revenu comme prévu, et il y eut de ce groupe, des gens qui souffrirent et survécurent à ce désappointement, que l'Eglise Adventiste du Septième Jour regroupa, et qui par la suite en croissant, sont devenus une grande dénomination protestante, contenant maintenant [en 1981] plus de 3.5 millions de membres autour du monde.

Quoiqu'il n'y ait personne en particulier qui soit entièrement responsable du succès de l'Eglise Adventiste du Septième Jour, il ne fait pas de doute qu'Ellen Gould White fut la première personne la plus influente durant le temps de la constitution de l'Eglise en 1865, et durant les 50 premières années jusqu'à sa mort en 1915. Ses 46 volumes d'écritures contenant 25 millions de mots combinés avec la Bible, constituent la base doctrinale de l'Eglise Adventiste aujourd'hui.

Mme White fut acceptée comme "prophète" sur la base d'instructions spécifiques et directives, qui lui furent données à travers 2000 visions [Certains chercheurs avancent un nombre de visions bien inférieur à 2000]. Le caractère apparemment surnaturel de ces "visions" constitua vite la preuve la plus significative, suggérant qu'elle était utilisée par Dieu comme prophète. Le but de ce document est de relever la similitude de ses visions avec les crises partielles-complexes.

Accident

Ellen fut en bonne santé jusqu'à l'âge de 9 ans, quand elle fut frappée au nez et au visage par une pierre jetée par un camarade de classe. Le résultat de l'impact fut une perte immédiate de conscience suivie d'un intervalle lucide, et puis de nouveau une perte de conscience. Elle est décrite comme étant hébétée, luttant ensuite trois semaines entre la vie et la mort.

Suite à cette grave blessure à la tête, ses amis évitaient Ellen à cause de son visage si défiguré, que même son père dit avoir eu de la peine à reconnaitre. Elle fut incapable de reprendre l'école avec succès, à cause de difficultés à lire, et de tremblements de ses mains qui l'empêchaient d'écrire. Ainsi, elle ne put terminer sa troisième année de scolarité. Sa personnalité changea aussi, elle est décrite comme devenant après l'accident, une étudiante avide de la Bible, et une personne intensément religieuse.

Visions

C'était à l'âge de 17ans, pendant une scéance d'intense prière, qu'Ellen White eut sa première "vision." Ses "visions" survenaient fréquemment au cours de scéances d'intense prière, mais aussi brusquement, au moment des prêches ou de discussion avec des amis, ou quand elle se trouvait seule. Ci-après, des témoins occulaires la décrivant dans les moments où elle était en "vision."

J.N. Loughborough - organisateur de l'Eglise Adventiste du Septième-jour :

"Entrant en vision, elle lance trois cris de ravissement de 'Gloire!' qui se répercutent en écho, la seconde et surtout la troisième, plus faible. Pendant environ quatre ou cinq secondes, elle semble tomber comme une personne évanouie, ou quelqu'un qui aurait perdu sa vigueur ; puis instantanément elle parait remplie d'une force surhumaine, parfois se tenant de suite sur ses pieds et marchant dans la pièce. Il y a fréquents mouvements des mains et des bras, avancés à droite ou à gauche selon que sa tête est tournée. Tous ces mouvements sont faits de la plus gracieuse manière. Quelle que soit la position où la main ou le bras peuvent être placés, il est impossible à quiconque de les bouger. Ses yeux sont toujours ouverts mais ils ne clignent pas ; sa tête est levée et regarde vers le haut, non pas avec un regard vide, mais avec une expression plaisante, seulement différente de la normale en ce qu'elle semble regarder intensément quelque objet distant."

 

George I. Butler - 1874 -- Président de Conférence Générale de l'Eglise Adventiste du Septième-jour :

"… les yeux étaient toujours grands ouverts, et semblaient rivés sur quelque objet très distant, et ne fixaient jamais aucune personne ou chose dans la pièce. Ils étaient toujours dirigés vers le haut, et montraient une expression plaisante ... La lumière la plus vive pouvait soudainement être portée près de ses yeux . . . il n'y avait jamais le moindre clignement ou changement d'expression ; et il se passait parfois des heures et même des jours pour qu'elle recouvre sa vue naturelle, après qu'elle fut sortie de cette condition ..."

 

M. C. Kellogg, D.M. – 28 Décembre 1890 :

"Comme Soeur White poussait ce cri triomphant de 'Gloire! G-l-o-i-r-e! G-l-o-i-r-e!' … Frère White se levait et informait l'auditoire que sa femme était en vision. L'entrée comme la sortie de vision, était comme marquée. La première indication que nous avions de l'achèvement de la vision, était qu'elle recommençait à respirer. Sa première respiration était profonde, longue, et pleine, montrant de manière certaine que ses poumons étaient emplis d'air. Après cette première respiration, plusieurs minutes passaient avant qu'elle ne prenne la seconde, qui emplissait les poumons précisément comme lors de la première inspiration ; puis une pause de deux minutes, et une troisième inspiration, après quoi la respiration redevenait naturelle. Quand s'achevait la vision …elle pouvait s'exclamer avec un long soupir, comme elle reprenait sa respiration naturelle, 'T-é-n-è-b-r-e-s!' Elle était alors claudicante et sans force."

 

James White - 1868 (mari) Président de Conférence Générale de l'Eglise Adventiste du Septième-jour :

(1) "Elle est absolument inconsciente de tout ce qui transpire autour d'elle…mais elle contemple elle-même comme si elle était enlevée de ce monde, et dans la présence d'êtres célestes.

(2) "Elle ne respire pas.. durant toute la période où elle est en vision, qui selon les fois, ont duré de 15 minutes à 3 heures."

(3) "Immédiatement, en entrant en vision, ses muscles deviennent rigides, et les articulations fixes, au point qu'aucune force externe ne peut les influencer. Dans le même temps, ses mouvements et gestes qui sont fréquents, sont libres et gracieux, et ne peuvent être entravés ni contrôlés par la personne la plus forte."

(4) "En sortant de vision, que ce soit dans la journée ou dans une pièce bien éclairée la nuit, tout est totale obscurité. Sa capacité à distinguer même les objets les plus brillants, tient en peu de choses, mais revient graduellement ; n'étant pas parfois pleinement rétablie avant trois heures."

En résumé, les visions qu'Ellen White avaient étaient typiques des crises partielles-complexes, en ce qu'elles étaient caractérisées par :

1.     perte paroxysmique de conscience

2.     regard aigu avec les yeux retournés vers le haut

3.     hallucinations visuelles

4.     instabilité émotionnelle

5.     automatismes gestuels

6.     conservation de la parole

7.     période post-ictal -like

Personnalité

Les traits de personnalité d'Ellen White montrent également une resemblance significative avec les traits de personnalité décrits chez des patients atteints d'épilepsie du lobe temporal. Les traits qui semblent le plus communément différencié entre contrôles et épileptiques, sont la paranoïa, colère, dépendence, religiosité, tristesse, interêt philosophique, et absence d'humour. En 1977, Bear et Fedio décrirent les différentes caractéristiques comportementales chez des patients ayant leur foyer temporal gauche opposé au droit. Les patients au temporal gauche étaient identifiés avec ceux qui ont une sensation de destin personnel, et qui trouvent sens et signification derrière les évènements. Des articles relatés font ressortir les forces puissantes intervenant dans la vie, le besoin de lucidité intellectuelle, et nécessité de l'examen de conscience. Ce thème explique les 100.000 pages d'écriture que produisit Ellen G. White ; une hypergraphie caractéristique chez des patients souffrant de crises partielles-complexes.

Conclusion

Il s'est passé 66 ans depuis la mort d'Ellen White. Nombreux adventistes érudits se sont récemment interrogés sur la validité de beaucoup de ses écrits, mettant en évidence que de ce qu'elle a écrit, une quantité fut effectivement copiée d'autres écrivains du dix-neuvième siècle. Il y a aussi eu une récente publicité concernant l'inconsistence de certains de ses écrits et enseignements bibliques. Bien qu'il soit impossible de prouver rétrospectivement qu'Ellen White souffrait de crises partielles-complexes, il apparait possible que non seulement ses visions, mais aussi ses écrits et la nature de ses révélations, puissent refléter un dysfonctionnement du lobe temporal, et être la preuve explicative aux questions troublant beaucoup des érudits, à l'intérieur de l'Eglise Adventiste aujourd'hui.

See also

Category: Visions Examinées
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