LE PIEUX MENSONGE !

(The White Lie !)
par Walter T. Rea

Introduction de l'auteur


Depuis presque la première fois que j'ai entendu parler d'elle, étant jeune adolescent, je suis devenu adepte d'Ellen G. White et de ses écrits. J'ai appris à taper à la machine à écrire en recopiant son livre Messages à la Jeunesse. Au lycée et à la faculté, j'allais souvent de chambre en chambre dans les dortoirs, accumulant des citations d'Ellen White des autres, pour les utiliser dans mes préparations, afin de devenir un jour ministre de l'Eglise Adventiste du 7e Jour. C'est à cette époque que je conçus l'idée de préparer un commentaire adventiste en compilant à partir des écrits d'Ellen White, toutes les déclarations se rapportant à chacun des livres de la Bible, chaque doctrine, et chaque personnage de la Bible.

Au début de mon ministère pastoral (qui débuta en Californie centrale à la fin des années 1940), j'avais compilé deux volumes de biographies de la Bible, Ancien et Nouveau Testament, incorporant avec chaque entrée, les citations pertinentes trouvées dans les ouvrages d'Ellen White. Quelques personnes éminentes de l'Eglise m'ont encouragé dans ce projet, et pensaient que le Ellen G. White Estate publierait ces collections pour les utiliser dans les cercles de lecture d'église qui existaient à cette époque. Après beaucoup de temps et de correspondances, je réalisai finalement que j'avais été bien naïf, et que le White Estate n'avait aucune intention de collaborer d'une telle façon avec quiconque semblerait empiéter sur son domaine. Ils me firent savoir en des termes on ne peut plus clairs, qu'ils tenaient à ce "Droit du Ciel", et qu'ils verraient avec défaveur quiconque s'avancerait sur leur territoire.

De façon indépendante toutefois, je publiai deux volumes de biographies de la Bible, et un troisième volume sur Daniel et Apocalypse, tous basés sur les oeuvres d'Ellen White, et ces livres furent bientôt vendus dans la plupart des catalogues adventistes et Maisons de la Bible, et utilisés dans beaucoup d'écoles et collèges adventistes en Amérique du Nord.

Les gens du White Estate n'étaient pas très heureux de tout cela, et soulevèrent la question auprès de l'Union régionale et présidents de Conférence locale. Après quelques reculades et relances, poussées et bousculades, ils ont tous convenus que les livres pouvaient être vendus si j'adoptais une attitude discrète, attendu qu'ils ne pensaient pas que mes volumes seraient acceptés à une si large échelle. Toutefois dans les années qui suivirent, des dizaines de milliers furent vendus.

Tandis que je travaillais sur mon projet de volume 4 (citations d'Ellen White sur les doctrines de la Bible), il m'arriva entre autres, quelque chose d'intéressant à Orlando, Floride, où j'étais pasteur de la "Kress Memorial Church", dédiée aux Docteurs Daniel H. et Lauretta E. Kress, pionniers célèbres dans l'Œuvre médicale adventiste. La famille Kress me donna un vieux livre d'Ellen White, "Sketches from the Life of Paul", publié en 1883, mais jamais réédité. Lorsque j'ai montré un jour ce livre à un membre d'église, on me dit que le problème du livre était très similaire à un autre livre qui avait été écrit par Ellen White, et qui n'avait jamais été réimprimé à cause de proches ressemblances. Etant d'esprit curieux, je fis une étude comparative, et découvris que certaines de ces critiques semblaient être fondées.2

Plus tard, après avoir été muté en Californie, la famille Wellesley P. Magan, également établie au temps des pionniers adventistes, fut membre de ma congrégation. Au décès de la veuve de Wellesley-père, Lillian E. Magan, on me donna un livre de la bibliothèque Magan, "Elisha the Prophet" d'Alfred Edersheim. 3 Sur la page de garde se trouvait la signature d'Ellen White. Dès lors, à cause de mon usage constant des livres d'Ellen White, j'en étais devenu si familier, que je reconnus aisément les similitudes de formulation et de réflexion, en examinant le livre de Edersheim.

Toujours plus tard, tandis que j'étudiais à l'Université de Californie du Sud, préparant un doctorat de Philosophie, je fus choqué en tombant par hasard sur une œuvre en 7 volumes du même Edersheim.4 Cette fois je trouvai dans les volumes 1 à 4, que les titres de chapitres d'Edersheim, sous-titres, et en-têtes de pages, étaient parallèles, et de nombreuses fois presque identiques avec les titres de chapitres de "Patriarches et Prophètes" d'Ellen White (1890). Après du temps et un examen soigneux, il était incontestable que Madame White avait obtenu une aide généreuse à partir de ces travaux rajoutés d'Edersheim. Une enquête approfondie aurait révélé qu'Edersheim avait aussi écrit une histoire du Nouveau Testament sur la vie du Christ, et dans celle-là aussi, il y avait des similitudes avec "The Desire of Ages" [le livre "Jésus-Christ"] de Madame White. 5

Bien que troublantes, ces constatations ne me boulversèrent pas trop à ce moment-là, parce que le White Estate à Washington semblait toujours trouver excuses aux "emprunts" d'Ellen White. Pas du moins jusqu'à ce que Bruce Weaver, jeune étudiant du séminaire de l'université adventiste Andrews du Michigan, découvre un classeur anonyme contenant mes travaux et comparaisons (les documents dupliqués au White Estate sont entreposés là dans la bibliothèque); les choses allaient prendre un air de roman à mystères. Le White Estate accusa Bruce de vol de matériels dans la bibliothèque, quoiqu'il ne les eut seulement copiés et remis ensuite. A la fin, Bruce fut renvoyé du séminaire et du ministère, mais pas avant qu'il ait pris une part significative dans le "drame".

Ce qu'il avait trouvé dans le classeur n'était pas simplement ma documentation littéraire et la critique de celle-ci, mais certaines copies de lettres internes au White Estate, de Robert W. Olson et Arthur L. White, révélant la préoccupation de ces hommes du bureau de Washington au sujet de la découverte de Bruce, à savoir les documents que je leur avait fait parvenir comme preuve du copiage d'Ellen White. Tous deux avaient consigné leurs suggestions afin de traiter le problème Rea. Les années suivantes ont révélé qu'ils avaient adopté la méthode d'Arthur White, qui consistait essentiellement à répondre à la question par des réponses évasives, et utiliser autant que possible, la pression et le double langage.

Olson fit tous ses efforts en allant faire des discours, afin d'émousser l'impact que mes découvertes commençaient de susciter, car des gens de diverses régions d'Amérique du Nord s'interrogeaient alors à propos des preuves établies dans le cadre de mes recherches. En janvier 1979, lors d'un après-midi de présentation présidé par Olson à l'Université Loma Linda de Californie, quelqu'un dans l'assistance questionna au sujet des emprunts de Madame White à partir de sources publiées. La réponse d'Olson fut qu'il n'en était rien de tout cela, et que tous ses écrits étaient les siens. Il a dit alors spontanément qu'il se trouvait en Californie du Sud, un certain ministre faisant des vagues avec des allégations concernant du matériel emprunté dans son livre clé "The Desire of Ages" (Jésus-Christ), mais qu'il n'y avait rien de vrai dans ces rumeurs.

Je dois dire que je fus en état de choc après le meeting, pour ne pas dire plus. A ce moment précis, mon dossier comportait déjà plusieurs lettres de ce même Olson, m'encourageant à continuer à lui envoyer mes comparaisons d'Ellen White avec ses contemporains. De plus, il s'était personnellement entretenu avec moi quand il se trouvait en Californie peu de temps auparavant, en réquérant ma promesse de ne publier aucun rapport de mes travaux, jusqu'à ce que lui et la direction du White Estate disposent d'un temps supplémentaire pour examiner les documents. J'avais agréé cette requête, et l'acte d'agréement avait été consigné dans un mémorandum interne qu'il écrivit par la suite, et que j'ai conservé dans mes dossiers.

Ainsi désormais, je savais que Robert Olson avait soit la mémoire très courte, soit en train de pieusement mentir. En tout cas, il était évident que les gens du White Estate en savaient bien plus qu'íls ne voulaient le dire.

Les classeurs du White Estate se référaient à un livre de William Hanna intitulé The Life of Christ. 6 Dans les vingts quatre heures qui suivirent le meeting de Loma Linda, j'obtenais le livre de Hanna. A partir de ce moment, j'ai appris davantage que je n'en voulais savoir.

Spectrum, un journal indépendant publié par "Association of Adventist Forums", donna compte-rendu complet d'une réunion de commission tenue en janvier 1980 à Glendale en Californie. Ce meeting se tenait à la demande du Président de la Conférence Générale, Neal C. Wilson, à mon insistance que considération soit faite de la portée des découvertes, de la dette littéraire d'Ellen White. Dix-huit des représentants nommés par l'église ont remercié en public, soulignant que ce que mes recherches montraient était alarmant dans ses proportions, mais que l'étude devait continuer avec une aide supplémentaire.7

De même plus tard, Spectrum rendit compte de mon renvoi de l'Eglise 8 (après trente six ans de ministère!) essentiellement à cause de l'article à révélation initié et écrit par un rédacteur religieux, John Dart, publié dans le Los Angeles Times. 9 Aucun des officiels ayant procédé à mon licenciement, n'a jamais dialogué avec Dart. Pas un n'avait vu la recherche sur laquelle l'article était basé. Le coeur du problème lui-même n'était pas important aux officiels de l'Eglise, il était seulement nécessaire que quelqu'un soit puni afin que les autres rentrent dans les rangs, de façon qu'à la fois Ellen White et l'église Adventiste du 7e Jour, puissent apparaître comme innocents de toute injustice.

A la suite de ce que j'ai observé, expérimenté, et appris, j'ai pensé qu'il serait approprié et nécessaire de consigner pour les futures générations, les découvertes de mes études approfondies. Ces générations voudront connaitre la vérité au sujet de ce qui a été déterré du passé, cela fera partie de ce dont ils devront prendre considération, dans leur expérience religieuse et leurs jugements.

Malgré beaucoup de bons conseils contraires, j'ai choisi pour mon livre le titre THE WHITE LIE [LE PIEUX MENSONGE]. Je n'applique pas ce terme à part et seulement à Ellen G. White. Quand nous (quiconque d'entre-nous) donnons notre consentement ou soutien (en totalité ou en partie) à la perpétuation d'un mythe  au sujet de quelque personne ou chose, nous devenons nous-mêmes participants d'un pieux mensonge. Le message de ce livre est de nous aider à reconnaitre que souvent, chacun d'entre-nous faisons en sorte d'entretenir une légende.

 

Les pires mensonges sont ceux proférés en religion parce qu'ils sont racontés de telle sorte qu'ils sont supposés être approuvés de Dieu, et que par conséquent ils sont dits pour notre bien. Que ce qui paraît bon fasse qu'il devienne nuisible, indécent, et même malfaisant, n'arrive pas habituellement à ces personnes zélées qui promeuvent des légendes au nom de Dieu.

Dans cette étude, j'ai eu l'intention de traiter non seulement les faits comme je les ai trouvés, mais aussi au sein de l'église, de même qu'en nous personnellement. J'espère aussi laisser une leçon ou deux à ceux qui pourraient rechercher de telles instructions.

Beaucoup d'étude reste à faire sur la question, savoir pourquoi certains d'entre-nous acceptent de faire si grand cas de quiconque se présente à nous. Quelle est cette chose profondément enfouie en nous, qui nous fait réagir de façon aussi inconditionnelle face à une information sujette à caution, au point que nous en fassions une "vérité", et laissions diriger nos vies et nos pensées ?

À ce stade de ma pensée, si l'on devait distribuer des blâmes, je devrais en accepter beaucoup pour avoir été si crédule, sans étude adéquate ou recherche de ma part ; d'avoir acquiescé à beaucoup de ce qui m'a été à l'origine dépeint comme "vérité", mais qui en fait contient beaucoup de mensonges qui nous détournent de ce dont nous devrions être principalement concernés. Mon plus grand regret est que le temps ne me permettra pas de corriger certaines désinformations que j'ai moi-même imprudemment "achetées", et que j'ai transmis à d'autres comme pieux mensonge.

Chaque institution, chaque entité corporative, chaque système établi -qu'il soit politique, économique, social ou religeux- doit posséder son saint patron. Ce saint peut être un fondateur, un bienfaiteur, un leader charismatique ou une figure mystique du passé. Par-delà les catégories ou les époques, le patron est vénéré même s'il est un vampire, il est canonisé même s'il est expert en duperie ; on lui décerne la sainteté même s'il est un pécheur avéré.

Il y a quelque chose dans l'esprit humain qui cherche à créer de l'irréel, pour imaginer ou feindre que quelque chose est ainsi, au dépit même de toute logique. Ce qui n'est pas avéré, nous le prétendons vision ; ce qui est faillible nous le cataloguons comme perfection ; à ce qui est illusoire nous donnons autorité. Beaucoup d'études ont été données aux raisons pour lesquelles nous voulons croire, et devons croire en fait, à ce "mensonge permis". Pour ce qui est de mon intention ici, il suffit de dire la manière dont nous agissons, et nous semblons bien devoir agir ainsi. Car si nous rejetions la fantaisie dans laquelle nous nous tenons actuellement, probablement que nous en trouverions ou en inventerions une autre, pour nous efforcer de ne pas voir la réalité en face.

Les marchands de rêve pour amateurs de fantasmes (qui tiennent en haute considération les manifestations psychiques) sont les bonimenteurs du psychique. Ils sont ceux qui manipulent, manoeuvrent, et massent la conscience de ceux qu'ils souhaitent convaincre. En tous temps et en tous lieux, ils ont été les magiciens conduisant la populace à croire que l'empereur était réellement revêtu de la science de l'imprévisible, et que ceux qui les écouteraient et viendraient à eux pour recevoir conseil et instruction (moyennant bien-sûr, paiement approprié) seront parmi les quelques privilégiés qui verront vraiment ce qui n'est pas visible au commun des mortels.

Dans tout jeu d'escroquerie, l'élément qui est essentiel, sans exception, est le mensonge. Sans doute, est-ce un pieux mensonge, une petite chose qui s'écarte ou dévie un petit peu de la vérité, encore et encore jusqu'à ce que, avec le temps et des circonstances favorables, il s'étende pour devenir une énorme farce attrape.

Les techniques des supervendeurs sont peu nombreuses, mais absolument essentielles. Elles consistent à surévaluer l'humanité de l'objet à vénérer, exaltant les vertus de l'objet à vénérer en l'élevant au niveau du miraculeux ; refusant tout accès aux sources fiables enregistrées, et aux faits importants et significatifs passés ; poussant l'inclination à être superstitieux (ou pour le moins crédule) ; et gagner du temps.

Une édition du dictionnaire Webster dit qu'un pieux mensonge est un petit mensonge exprimé pour motifs poli, aimable, pardonnable ; un bobard poli ou inoffensif.

La réalité des emprunts et plagiats d'Ellen White a été attestée par de nombreuses sources, et reconnu des représentants attitrés de l'église Adventiste du 7e Jour, au fil des ans. Mais l'information révélant l'étendue de sa dépendance littéraire a été délibérément dissimulée aux membres, jusqu'à ce que des chercheurs indépendants commencent à rendre les faits publics. Ainsi de nouveaux problèmes surgissent à cause de ces découvertes qui n'ont pas encore été regardées bien en face par les Adventistes ou par leurs dirigeants actuels. Par exemple :

1. Pourquoi Ellen White a t-elle changé la plupart -si ce n'est tout- des spéculations et suppositions des auteurs copiés, en vérités absolues, de sorte que dans la copie d'œuvre produite, elle se trouvait toujours sur la scène de l'action sous quelque forme "visionnaire", quand visiblement elle ne l'était pas?

2. Comment des notes de bas-de pages et autres textes de Bible qu'elle a copiés des autres comme bouche-trous, ont satisfait aux critères établis pour l'inspiration?

3. Comment l'abus et l'usage détourné du matériel des autres à une vaste échelle, peut répondre à l'éthique, à la fois de son temps et du nôtre?

4. Compte tenu de la masse des copies d'œuvres produites, étant certain qu'il était humainement impossible à Ellen White d'avoir tout fait elle-même, qui parmi ses assistantes aurait mérité crédit pour son "inspiration"?

5. A quelle autorité et à qui devons-nous nous référer désormais?

Nous admettons largement que depuis les débuts du mouvement en 1844, beaucoup de gens ont regardé Ellen White comme principale autorité de l'adventisme. Ils doivent maintenant trouver un lieu d'ajustement de leur pensée (et pour beaucoup, de leur vie) à un niveau différent de celui du passé, ce qui se pourrait très pénible. Soit que la situation dans laquelle l'église se trouve maintenant convienne à notre définition du pieux mensonge, soit que le bobard s'est avéré inoffensif au plan des valeurs personnelles, façon de penser, et expérience de vie ; chaque personne devra juger pour elle-même.

Pour comprendre ne serait-ce qu'un peu comment des gens en arrivent là, n'est possible que si l'on regarde d'où ils sont venus, quelle sorte de vendeur leur a vendu, et ce qui les a motivés à aller. Il n'est pas possible de considérer tous ces aspects d'un bloc, mais nous approcherons des circonstances qui font le "vrai croyant", quelle sorte de supervendeurs ont placé les articles, et ce qui advient de ceux qui achètent.

Des livres tels que The Status Seekers, The Permissible Lie, et The True Believers suggèrent connection entre toutes les disciplines, économiques, sociales, et religieuses. Dans toutes ces disciplines les commerciaux vendent leurs produits en usant de pieux mensonge. Quoique les vendeurs d'idées sociales et économiques prétendent être intéressés par votre présent, ils sont en fait davantage intéressés par leur futur. Les vendeurs de psychisme prétendent être intéressés par votre futur, mais ce en quoi ils sont réellement intéressés est leur présent. Tous les colporteurs vendent du pieux mensonge de toute sorte ou forme, et ils pensent que leur public achètera. Les Adventistes connaissent et acceptent ces faits de la vie, à propos du système des autres, mais ils croient que leur propre système est "différent" et par conséquent meilleur. Très peu d'études ont été réalisées pour prouver ou désaprouver leur croyance.

La plupart des gens acceptent le fait qu'il ne reste que peu, si ce n'est du tout, d'hommes saints à 'vendre' marchandise en réforme sociale, économique ou politique. Pour eux, le plus dur à reconnaître ou accepter, c'est que pareillement il y ait peu, sinon aucun saint en religion. Aucun homme ou femme n'est saint, exceptés ceux que nous créons nous-mêmes pour satisfaire nos désirs profonds. Parce que nous portons toujours en nous ce facteur simulation, il est facile aux bonimenteurs en religion d'avoir contrôle sur nos propres consciences et nos caprices, et d'exercer autorité sur nos pensées et nos actions. Ils ont été nombreux sur cette planète à se vendre à l'humanité en tant que saints, offrant un salut au futur, quand en réalité ils n'étaient simplement que des bonimenteurs (supervendeurs) instillant culpabilité et crainte, et en soumettant leurs disciples ou partisans à leur propre volonté, pour nous déposséder de notre liberté de penser.

Tandis que vous lisez, conservez à l'esprit que quelqu'un vous a vendu l'idée, que ce que vous croyez profondément en votre fond intérieur est "unique", a l'autorité de Dieu, la plus haute Cour d'appel, que vous êtes "différent" à cause de cette autorité, et que vous serez "sauvé" si vous suivez les instructions. Le problème avec cette ligne de pensée, est que votre vérité puisse être seulement l'interprétation de la vérité de votre saint, et les déclarations que vous avez acceptées comme ayant autorité, ne pourraient bien être que des idées empruntées des autres, par votre saint.

Cela je pense, est ce que l'étude montrera concernant Ellen G. White. Et si la même somme d'information était disponible sur les saints des autres groupes, il en serait de même et tout aussi vrai pour eux. Pourquoi voulons-nous néanmoins croire ce que nous en sommes venus à croire, est tout ce qui situe le pieux mensonge.

Dans cette odyssée que nous prenons ensemble, les supervendeurs seront les pasteurs, les prédicateurs, les révérends, les ecclésiastiques qui plus que toute autre profession ont bénéficié de liberté (tant par les gens eux-mêmes que l'Etat) pour colporter leurs "vaisselles" aux imprudents, projeter leurs frayeurs sur les craintifs, et vendre leur culpabilité aux tourmentés.

La Sainte patronne sera Ellen Gould White, la dirigeante canonisée de l'Eglise Adventiste du Septième Jour, qui symbolise tous les saints quelle que soit leur foi, et à travers qui les adhérents conçoivent leur idée de Dieu, cherchant à obtenir un impossible salut par apaisement de Dieu, ou par l'intermédiaire de cette sainte.

Les vrais croyants seront les non-méfiants, les craintifs, les culpabilisés, les supers-zélés, les biens-intentionnés, les inconditionnels. Manquant de confiance personnelle en Dieu, ils Le cherchent par l'intermédiaire de leur sainte élue, qu'ils considèrent comme un pipeline inépuisable, infaillible, dans les lieux célestes.

Attendu que l'essentiel du document présenté a rapport avec "l'appropriation littéraire de travaux d'autrui", j'ai également copié de chacun d'eux. Sans conscience de déshonneur et par nécessité de preuve et de clarté, j'ai utilisé le matériel qui a été volé, emprunté, ou pris sans vergogne de toute autre manière, de toute source ou pensée disponible.

Je donnerais volontiers crédit à ceux qui par quelque méthode et source qui soit, ont fourni documentation à mon usage, afin que ces lecteurs puissent constater l'évidence par eux-mêmes, et soient conscients de la nature et de l'étendue du pieux mensonge adventiste. Mais à cause de la nature du sujet, et des pressions administratives ou personnelles exercées -tant au plan de la situation professionnelle que des personnes- beaucoup d'entre-elles à qui je suis redevable, ne peuvent être nommées.

Ce livre cherche à retracer la naissance, la croissance, et la pleine floraison du pieux mensonge dans l'Adventisme. Il ne peut expliquer tous les fils qui nous y lient -pareil à Gulliver- sur notre parcours, parce que l'accès à la réalité est jusqu'à présent nié, beaucoup de l'origine des faits. Il pourra seulement conduire le lecteur vers certaines sources, afin qu'il puisse voir par lui-même ce qui doit y être vu.

Je ne cherche pas à prouver à ceux qui ayant des yeux, ne veulent pas voir, ou crier à ceux qui ayant des oreilles, ne souhaitent pas entendre. Mais parce que quelqu'un se doit obligation aux générations à venir, ce texte est posé comme pour allumer un lumignon dans un monde de superstition, de crainte, et de culpabilité. Il se peut que la flamme, quoique bien faible, puisse aider à éclairer le sentier qui conduit au véritable Saint des saints : Jésus-Christ.

Walter Rea : l'auteur

Références et Notes

1. Le Ellen G. White Estate est l'agence chargée de la conservation des écrits, correspondances, registres, sermons, coupures de presse, collection personnelle de livres, souvenirs, et divers matériels laissés en dépôt par Mme White à sa mort en 1915. Le Estate est administré par la Conférence Générale des Adventistes du 7e Jour au bureau du Siège Social mondial situé à Washington, D.C.

2. Le livre similaire au "Sketches from the Life of Paul" d'Ellen White est "The Life and Epistles of the Apostle Paul". Il a été écrit par William J. Conybeare et John S. Howson, et a été publié la première fois à Londres (1851/­52) et plus tard à New York. Les "Sketches" de Madame White ne furent jamais réimprimés après leur parution en 1883, jusqu'à la reproduction d'un fac-similé réalisé en 1974 par la Review and Herald Publishing Association.

3. Alfred Edersheim, Elisha the Prophet (London : The Religious Tract Society,1882). C'était une "nouvelle édition révisée" d'Edersheim  qui se trouvait dans la bibliothèque d'Ellen White.

4. Edersheim's The Bible History: Old Testament fut d'abord publié en sept volumes (1876­/87). La Eerdman's Publishing Company réédita l'édition de 1890 en deux volumes (complète et intégrale) m. 1949.

5. Alfred Edersheim, The Life and Times of Jesus the Messiah, 5 livres. (Landon: Longmans, Green and Co., 1883. New York: E. R. Herrick, 1883).

6. William Hanna, The Life of Christ (New York: The American Tract Society, n.d. (pref.1863). Ce livre fut d'abord publié en six volumes séparés "The Life of Our Lord", qui est le titre inscrit par le EGW Estate, Document File 884, dans la bibliothèque d'Ellen White.

7. Douglas Hackleman, "GC Committee Studies Ellen White's Sources," Spectrum 10, no. 4 (mars 1980): 9­15.

8. Eric Anderson, et al., "Must the Crisis Continue?" Spectrum 11, no.3 (février 1981): 44­52.

9. John Dart, "Plagiarism Found in Prophet Books," Los Angeles Times (23 octobre 1980), p. 1.

10. Vance Packard, The Status Seekers (New York: Simon and Schuster, Pocket Books, 1961). Samm Sinclair Baker, The Permissible Lie (Boston: Beacon Press, 1968). Eric Hoffer, The True Believer (New York: Harper & Row, Publishers, Perennial Library, 1951).

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